NRA-MED : Proposée par Orange pour apporter du haut débit à des usagers trop éloignés du NRA(*), cette solution de « Montée en Débit (MED) » consiste à installer un DSLAM à côté d'une armoire de sous-répartition de câblage téléphonique, sur la voie publique (voir photo ci-dessous).
PRM (Point de Raccordement Mutualisé) : Variante de NRA-MED financé par l'argent des contribuables locaux et censément ouvert à tous opérateurs d'applications... qui peuvent y placer leur mini-DSLAM ; il est raccordé par fibre optique au NRA (propriété d'Orange) situé en amont et passage obligé pour atteindre le « reste du monde » (voir notre glossaire).
NRA-MED
 
Tentante de prime abord, cette solution présente en fait de nombreux inconvénients :
  • Le coût d'investissement, allant de 180k€ à 350k€, raccordement en fibre optique compris, représente de 200 à 500 prises rurales optiques à coût FibTic
  • Le coût récurrent de 9€/mois par ligne numérisée qui continue d'être versé à Orange couvrirait l'essentiel d'un remboursement d'emprunt sur 15 ans ayant financé le déploiement en fibres optiques sur une commune rurale (avec hameaux à 10 km du NRA)
  • Certains abonnés des hameaux restés éloignés (>1600m) n'auront toujours rien en débit (1 à 2 Mbit/s voire zéro !)
  • Le débit reste limité entre 8 et 15 Mbit/s et sera insuffisant dès 2015, même pour des applications bureautiques (gourmandes en technologie Ajax)
  • Les abonnés continuent de verser 16 €/mois à Orange pour un débit restant faible, alors que cette somme paierait l'investissement en fibre (réseau neuf, fiable et pérenne) et la téléphonie planétaire...
  • Le dégroupage total n'est possible qu'en version PRM mais Orange reste un passage obligé, ce qui ne favorise pas une concurrence (libre et non faussée !) sur les applications
  • Hors cas PRM, la fibre tirée entre ce NRA-MED et le réseau dorsal reste propriété de Orange, entravant la venue ultérieure d'offres concurrentielles
  • Le parcours pour déployer cette fibre suit le réseau routier principal avec des coûts induits élevés (40€/m environ) alors que la desserte directe de tous les hameaux pourrait utiliser les chemins ruraux via des rocades circulaires (15€/m)
  • Les paires de cuivre et la quincaillerie plastique chauffée au soleil, déployées dans les années 80, souvent en aérien sur poteaux et donc vulnérables, commencent à mal vieillir et la fréquence des pannes va augmenter
  • Mettre de l'électronique « dans la nature » nuit à la fiabilité : chaleur, humidité, foudre, cocons d'insectes... L'électronique n'aime pas ça et la fréquence des pannes va augmenter
  • Ces deux à quatre « armoires normandes » ont une esthétique très douteuse (version camouflée : « kaki dehors... caca dedans » disait Coluche)
 
Bref, un dramatique court-termisme si généralisé
La France dernière de l'Europe pour encore 20 ans ?
 
 
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(*) NRA: Nœud de Raccordement d'Abonnés. Bâtiment abritant l'arrivée des paires de cuivre d'abonnés téléphoniques analogiques ; ces arrivées sont matérialisées par ce que l'on appelle le "répartiteur général" et les bancs de modem ADSL y sont localisés (équipement DSLAM). Pour des raisons historiques, ce bâtiment appartient et est géré par l'opérateur téléphonique historique local (Orange en France). A moins que la propriété et la gestion en aient été transférées à des entités publiques censées être indépendantes.